La France tente de calmer le front libano-israélien

Des témoignages des contacts régionaux et internationaux que le président français Emmanuel Macron a noués ces derniers jours avec les dirigeants du Moyen-Orient, de l’Union européenne et des États-Unis ont été distribués à l’Elysée. Des sources présidentielles ont rapporté que Macron « a l’intention » de communiquer avec le président iranien Ebrahim Raisi, compte tenu du rôle que Paris estime que l’Iran joue dans la guerre actuelle entre Israël et le Hamas. Macron a également envoyé sa ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna en voyage dans la région qui comprend Israël, l’Égypte et le Liban.

Macron a réitéré qu’Israël « a le droit de se défendre et de prendre toutes les mesures nécessaires pour éliminer les groupes terroristes qui ciblent sa population ». Mais dans le même temps, il a appelé Israël à respecter « toutes les mesures visant à empêcher que des civils soient pris pour cible à Gaza et ailleurs et à respecter le droit humanitaire international ».

Mais la prison de l’Elysée n’a pas immédiatement dit ce qu’elle exigeait et a spécifiquement averti Israël que les habitants du nord de la bande de Gaza devraient partir vers le sud de la bande de Gaza.

Empêcher la propagation de la guerre

Mais la préoccupation immédiate de Paris aujourd’hui au niveau régional est d’éviter que la guerre ne s’étende au Sud-Liban en faisant pression sur l’Iran « pour le contraindre à ne pas s’immiscer » dans la guerre en cours, et sur le Hezbollah, avec lequel Paris continue de dialoguer. pour « éviter l’ouverture d’un deuxième front dans le nord d’Israël », indique le communiqué de l’Elysée.

Des sources présidentielles ont exprimé leur « profonde préoccupation » face aux tensions existantes des deux côtés de la frontière libano-israélienne ainsi qu’aux affrontements en cours et aux pertes humaines. Il appelle également le Hezbollah et les Libanais en général à « s’engager au devoir de retenue afin d’éviter l’ouverture d’un deuxième front dans la région, dont le Liban serait la première victime » et à « ne fournir aucun soutien ». sous prétexte que « le Liban est de nouveau en guerre ».

Paris estime que l’Iran a « un rôle à jouer qui pourrait être très négatif dans la situation actuelle, mais qui pourrait aussi jouer un rôle positif, qui consiste à ne pas attiser davantage les tensions » afin « d’éviter une escalade régionale ». Les médias iraniens ont rapporté qu’une conversation téléphonique avait eu lieu dimanche entre les présidents français et iranien.

La ministre française des Affaires étrangères avec son homologue israélien Eli Cohen lors d’une visite dans la ville d’Ashkelon (AFP)

Sauvetage d’otages français

Il semble clair aujourd’hui que Paris travaille sur plusieurs fronts, dont le plus important est la récupération des 17 otages français détenus par le Hamas et peut-être le Jihad islamique, et qu’il s’appuie sur la médiation et les efforts de l’Égypte, de la Turquie et du Qatar pour fais-le. La déclaration du président indique que la libération des otages est une priorité absolue et que la France travaille, en coordination avec ses partenaires de confiance, pour les libérer le plus rapidement possible.

Le deuxième front est interne, suite au meurtre d’un professeur de français à l’école Gembetta-Carnot d’Arras, dans le nord de la France, commis par un jeune homme d’origine tchétchène, dont le nom était inscrit sur la liste des personnes dangereuses à représenter. la sécurité publique. En parallèle, les autorités françaises ont cherché à « rassurer » la communauté juive de France, la plus importante d’Europe, en renforçant les mesures de sécurité autour des forums juifs, des écoles et des lieux de rencontre sur tout le territoire français.

Le président français a appelé à la mobilisation de 7 000 militaires et 10 000 agents de sécurité pour cette opération. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a pour sa part ordonné l’interdiction de toutes les manifestations et rassemblements pro-palestiniens, invoquant les risques sécuritaires qu’ils représentent. Cela a suscité de vives critiques de la part du ministre italien des Affaires étrangères, qui a souligné que, contrairement à la France, des manifestations de ce type avaient eu lieu en Italie, en Grande-Bretagne et dans d’autres pays.

Des Palestiniens cherchent de l’eau à Khan Yunis, dimanche 15 octobre (AP)

Aide humanitaire

Dès le début, Paris a exprimé sa pleine solidarité avec Israël, mais en même temps n’a pas voulu se couper des côtés palestinien et arabe. Cela se fait à travers 3 choses : La première est d’exiger l’ouverture du passage de Rafah pour l’arrivée de l’aide humanitaire et le départ des otages français de Gaza, et de soutenir toutes les opérations humanitaires des organisations humanitaires à Gaza. La deuxième consiste à appeler la partie israélienne à ne pas mener d’attaques ciblées contre des civils, tout en respectant le droit international humanitaire. Le troisième point rappelle la nécessité d’une solution politique qui passe par la création d’un État palestinien aux côtés de l’État d’Israël, comme l’a expliqué le président Macron dans son récent discours aux Français.

Cependant, ce qui ne va pas dans la position de Paris, c’est que, d’une part, il n’appelle ni ouvertement et directement à la fin des combats, ni clairement et publiquement condamner ou rejeter la volonté d’Israël de déplacer les habitants du nord de la bande de Gaza. C’est dans le sud, avec les souffrances que cela implique pour la population civile. Le dernier paragraphe du communiqué de l’Elysée indique que le président Macron « s’emploie à limiter la propagation du conflit afin qu’il puisse y mettre un terme le plus rapidement possible pour le bénéfice d’Israël, des Palestiniens et de l’ensemble de la région ». « Avec les partenaires régionaux et tous ceux qui peuvent œuvrer pour la paix et la stabilité, nous devrions prendre toutes les initiatives pour rouvrir l’horizon politique. »

En revanche, l’appel à une solution politique après des années d’hibernation n’est que faiblement exprimé, puisque le dossier du conflit palestino-israélien n’était pas au premier plan des discussions, ni à l’agenda des préoccupations diplomatiques françaises dans le Moyen-Orient.

Félix Germain

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