Uniqlo et Inditex ont poursuivi le travail forcé des musulmans ouïghours

Des groupes de défense des droits de l’homme ont annoncé mercredi avoir déposé une nouvelle plainte en France contre les grandes entreprises de vêtements Uniqlo et Inditex, soupçonnées de profiter du travail forcé de la minorité ouïghoure en Chine.

Les allégations dans le procès déposé mardi incluent des crimes contre l’humanité, l’esclavage, le génocide et la traite des êtres humains.

Le procès a été intenté par l’Association Sherpa Anti-Corruption, le Groupe d’éthique sur les étiquettes, l’Institut européen ouïghour et une femme ouïghoure détenue dans un camp du Xinjiang, en Chine.

Les plaignants disent avoir voulu « mettre en évidence la responsabilité potentielle des multinationales de l’habillement qui exploitent la main-d’œuvre ouïghoure forcée pour fabriquer leurs produits, en particulier les vêtements en coton ».

Un précédent dossier déposé auprès du parquet antiterroriste de Paris, qui enquête sur des crimes présumés contre l’humanité, a été abandonné en avril car il « n’a pas compétence pour examiner les faits contenus dans la plainte ».

Les plaignants ont accusé Uniqlo, la filiale française de Fast Retailing et Indiesk, le propriétaire espagnol de Zara et d’autres marques, le groupe de mode français SMCP et le fabricant de chaussures Skechers, de commercialiser des produits qui étaient au moins en partie fabriqués dans des usines qui emploient des Ouïghours de force, donc les groupes de défense des droits.

Ils estiment le nombre de travailleurs forcés en Chine à plus d’un million.

Les plaignants affirment également que les entreprises n’exercent pas un contrôle suffisant sur leurs sous-traitants.

L’avocat des plaignants, William Bourdon, espère que la justice française reconnaîtra leur affaire « pour recel de crimes contre l’humanité ».

« Les entreprises de vêtements devraient être tenues pour responsables de s’être sciemment enrichies au détriment des crimes internationaux les plus graves », a-t-il déclaré, contredisant la façade morale qu’elles présentent.

Lorsque les entreprises de mode ont déposé la première plainte, elles ont rejeté toutes les allégations de travail forcé.

En plus des quatre sociétés, d’autres grandes marques telles que Nike ont également fait face à des allégations similaires.

Inditex a répondu à la plainte récente : « Ces allégations ne sont pas fondées. »

« L’entreprise a mis en place des contrôles de traçabilité stricts pour garantir l’origine de ses produits et a une politique qui rejette catégoriquement toute forme de travail forcé », a déclaré SMCP.

Le SMCP a réagi en précisant à l’AFP qu’il avait « déjà fermement démenti ces allégations ».

Elle a ajouté qu’elle s’attend à ce que son nom soit retiré du procès car elle suit les allégations précédentes découlant d’un rapport de mars 2020 de l’Institute for Strategic Policy, qui a finalement supprimé le SMCP et d’autres conclusions.

Malgier Martel

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